Projets lauréats des appels du RnMSH : posters / applications > présentation des projets

Quinze porteurs de projets des appels à projets inter-MSH du RnMSH (vagues 2018-2019 et 2019-2020) ont exposé des posters ou présenté une application numérique pendant les moments de pause du colloque Interdisciplinarité(s).

Ces projets caractérisés par une forte dimension interdisciplinaire, favorisent la recherche sur des sujets novateurs, proposent l’application des humanités numériques à leur discipline d’origine (histoire, littérature, archéologie, géographie), la création et l’exploitation des bases de données avec des méthodologies quantitatives ou qualitatives. Dans ce contexte, les synergies avec les deux IR* en SHS Huma-Num et PROGEDO sont fortement encouragées par ces projets.

Sans vouloir effectuer des généralisations et sans la prétention que cette catégorisation soit exhaustive, nous pouvons distinguer de la manière suivante les différentes thématiques et postures méthodologiques des projets lauréats des appels à projets du RnMSH présents au colloque :

- Production et exploitation de bases de données intra-SHS :  

projets interdisciplinaires entre différents domaines des SHS qui utilisent ou construisent des bases de données qualitatives ou quantitatives : TranSPORT(s) (Yannick Hernandez, MSHA Bordeaux), projet dans le domaine des études transfrontalières qui, avec la collaboration des plateformes universitaires de données (PUD) animées par PROGEDO, analyse et construit des bases de données relatives à la coopération territoriale sportive pour les régions transfrontalières franco-italienne, franco-allemande et franco-espagnole ; PROPAREXDOSANT (Philippe Terral, MSHS-T Toulouse) propose une étude ethnographique doublée d’entretiens pour analyser les enjeux sociaux et épistémiques de la gouvernance sur les données de santé par les institutions publiques, en France, sur la période 2014-2018 ; HYSAM (Fabien Knittel, MSHE Besançon) vise à étudier, du XIX^e siècle à nos jours, les problématiques de l’histoire et de la sociologie de l’hygiénisme, des études de médecine et des questions de santé liées à l’alimentation, avec une approche mixant études archivistiques et entretiens ethnographiques. Une base de données bibliographiques répertoriant les auteurs et leurs travaux consacrés au lait et/ou aux produits laitiers, sera réalisée.

- Construction de ponts entre SHS et autres sciences :

ImCASDI (Bruno Bonu, MSH Sud Montpellier) qui développe un nouveau regard entre sciences du langage et télémédecine, en analysant les discours des enregistrements des appels d’urgence au SAMU de Paris ; CrimEnv (Gregory Salle, MESHS Lille), attentif à la qualification, juridique et plus largement sociale, des atteintes à l’environnement et qui pose les bases pour une discussion croisée entre droit et écologie ; IETE- RESEAU (Gilles Lhuilier, MSHB, Rennes) qui applique une méthodologie propre des sciences participatives à l’analyse du modèle économique et à la transformation des industries extractives face au « tournant écologique » ; HUMAVOX (Liliana Audin, MSHA, Bordeaux) qui souhaite appliquer la méthodologie japonaise humanitude au contexte occidental et ainsi mesurer de manière objective, avec des algorithmes propres aux neurosciences, l’amélioration du bien-être des patients âgés dans des EHPAD, grâce au langage et la prosodie affective adoptée par les soignants ; ROSAS (Fabrice Monna, MSH Dijon) qui étudie l’archéologie avec des algorithmes informatiques, en analysant les régularités reproduites sur 1200 pierres à cerfs (stèles de la Mongolie de l’âge du Bronze) non pas comme des objets singuliers, mais bien comme une « population », avec une méthode utilisée en écologie.

- Les humanités numériques au service des SHS :

VECCAR (Dominique Andrieu et Romain Raveaux, MSH Val-de-Loire) sur la vectorisation des cartes anciennes ; AMIDA-ATLAS (Martine Assenat, MSH Sud) sur la construction d’un atlas numérique de l’antique Amida (Turquie), avec l’intégration de données historiques, géographiques, patrimoniales et environnementales et PArTaGE (Fabienne Dugast, MSH Mondes Nanterre) qui construit une plateforme collaborative et participative sur l’étude de l’évolution des paysages au sein de la Vallée de l’Eure, sur le temps long – de la préhistoire à nos jours.
L’archéologie concerne les projets EXSITU3D (Natacha Lubtchansky, MSH Val-de-Loire) avec la réalisation d’une application numérique sur les tombes étrusques de la Toscane, et ArcaDIIS (Stéphane Renault, MMSH) avec la réalisation d’une plateforme numérique collaborative et ouverte capable de traiter et valoriser toute la chaîne de production de données en archéosciences, jusqu’à la publication des datapapers. Les humanités numériques appliquées à l’histoire concernent le projet IGAMA (Cécile Treffort, MSHS Poitiers) qui vise à constituer une plateforme documentaire des inscriptions de Gaule, textuelles et épigraphiques, de l’Antiquité au Moyen-Âge.

Enfin un projet en littérature, BONHum (Elena Pierazzo et Sabrina Ferrara, MSH Val-de-Loire), construit une édition critique numérique des œuvres latines et vernaculaires de Boccace, en expliquant le rôle de cet auteur dans le développement d’une culture humaniste européenne.